TIBET
Sur le toit du monde

Terre spirituelle, le Tibet nous conduit à la découverte de sa culture bouddhiste et de son peuple enraciné dans la tradition mais nous dévoile aussi l’incroyable beauté de ses hauts plateaux, de ses imposantes montagnes aux sommets enneigés et de ses lacs sacrés. Ces paysages somptueux, insufflent leur énergie si particulière aux hommes et aux femmes de ces hautes terres.

Son altitude moyenne de plus de 4 500 mètres, lui a valu son surnom de « toit du monde ». On l’appelle également le « troisième pôle du globe » en raison de la multitude de glaciers qui s’y trouvent. Avec le massif du Karakoram, l’Himalaya abrite la plupart des 100 montagnes les plus hautes du monde, dont le mont Everest, sommet le plus élevé de la planète, avec ses 8 848 mètres d’altitude. Toutes les montagnes du globe dont l’altitude dépasse 7 000 mètres se trouvent sur le plateau du Tibet ou dans ses environs.

Le bouddhisme est apparu au Tibet au VIIème siècle alors que celui-ci pratiquait la religion BON, forme de chamanisme. Actuellement le bouddhisme se compose de nombreuses sectes qui forment deux écoles communément appelées secte des Bonnets Rouges et secte des Bonnets Jaunes. Précédemment les différents étaient d’ordre politique et non religieux. L’école des GELUKPA (Bonnets Jaunes) placée sous l’autorité du Dalaï Lama a dirigé le Tibet de 1642 à 1950 année de l’occupation par les communistes. L’implantation du bouddhisme au Tibet ne pouvait être réalisable sans les monastères dont le rôle tant dans la vie religieuse que politique ou culturelle a été essentiel.

Du petit monastère comportant une seule pièce à usage de sanctuaire, salle de réunion et bibliothèque au plus grand se composant de plusieurs temples, habitations pour les moines et pièces de méditations, magasins et ateliers, tous dégagent une atmosphère de mystère et de crainte qui impose le calme. Souvent entourés de murs ils ont la toiture ornée de bannières et feuilles de prière.

LE BONHEUR N’EST PAS QUELQUE CHOSE D’ACQUIS. IL VIENT PAR NOS PROPRES ACTIONS.

Tenzin Gyatso 14e Dalaï-lama

La communauté villageoise, en rangs serrés sur les terrasses, participe à la reconstruction du monastère de Reting où le Dalaî Lama rêve de finir ses jours. Hommes et femmes en tablier bleu et masquées tassent en chantant la terre battue. Une pierre plate fixée sur un manche à balai et un arrosoir de plastique font l’affaire.

TRANDRUK. Troisième et quatrième âges se sont donné rendez-vous à l’ombre du déambulatoire avec des provisions pour passer le temps. Les plantes en pots qui fleurissent la cour ensoleillée à laquelle ils font face, les tabourets, les baluchons et le muret pour s’asseoir incitent à la convivialité.

Un spectacle qui suscite admiration et incompréhension : Hommes et femmes, moines et laïcs, prient et se prosternent. Cent huit fois autant que possible, comme les grains de leur malla (chapelet) qui égrène les épisodes de la dernière existence et des précédentes vies de Bouddha. Les habitués ont apporté un étroit matelas et tous sont munis, qui de gants de jardinage, qui de planchettes de bois ou de chiffons et de renforts pour les genoux.

Le rite (kyangchangtsel) commence debout, mains jointes devant la poitrine, puis au niveau de la gorge avant de s’élever au- dessus de la tête. Les gestes sont ensuite inversés puis les dévots s’agenouillent et enfin s’étendent à plat ventre, bras tendus en avant. Le contact avec le sol béni des cinq parties du corps épuisent les cinq poisons de l’esprit qui résident en elles.. La combinaison prosternation-circumambulation-prière permet d’accumuler plus de mérites pour bénéficier d’un meilleur karma.

PARTAGEZ VOTRE SAVOIR. C’EST UNE FAÇON D’ACCÉDER  À L’IMMORTALITÉ.

Tenzin Gyatso 14e Dalaï-lama

Pour les drokpa (nomades) vivant principalement de l’élevage la tente est l’habitat courant. Réalisée en poil de yack, elles sont noires, hautes et spacieuses afin d’abriter une famille de minimum 6 personnes. Solidement ancrées dans le sol afin de résister aux vents violents courants en haute altitude elles sont résistantes à l’eau, au froid et à la neige. Un foyer central brule incessamment et l’eau bout en permanence. Quelques meubles et coffres accompagnent des litières de fortunes.

Les drokpa et leurs yacks se déplacent en fonction de l’épuisement des herbages. Souvent les emplacements sur lesquels ils implantent leur tente sont entourés de murets de protection. Les yacks sont indispensables à leur subsistance. Ils fournissent viande et produits laitiers tel le beurre nécessaire pour accompagner le thé dont ils s’abreuvent constamment et pour alimenter les lampes, les poils leur permettant de tisser tentes et vêtements, de la bouse pour alimenter le foyer et le cuir leur permettant la confection d’accessoire.

Moulin à prières (cylindre rempli mantras et pouvant tourner librement autour d’un axe) et drapeau de prières (petites pièces de tissu rectangulaires colorées et imprimées de formules sacrées) foisonnent au Tibet. Le premier actionné par un mouvement du fidèle et le second par le vent, tous deux ayant pour but de disperser dans l’espace prières et formules sacrées comme si elles étaient prononcées.

C’EST MA RELIGION, ELLE EST SIMPLE. IL N’Y A PAS BESOIN DE TEMPLES, PAS BESOIN DE PHILOSOPHIE COMPLIQUÉE. NOTRE PROPRE CERVEAU, NOTRE PROPRE CŒUR EST NOTRE TEMPLE, LA PHILOSOPHIE EST LA BONTÉ.

Tenzin Gyatso 14e Dalaï-lama

Texte et photos : Jean BOURSEAU