SPA
Ville thermale authentique

Bienvenue à Spa. Petite ville qui possède plus d’atouts que beaucoup de grandes villes.

Spa, petite ville d’un peu plus de dix mille habitants, possède plus d’atouts que beaucoup de grandes villes. Combien peuvent mettre en avant autant de privilèges touristiques ? Un Grand Prix de Formule 1 sur le plus beau circuit du monde, l’un des festivals de musique les plus connus du pays, une tradition thermale qui a donné son nom à toutes les villes thermales du monde, le premier Casino, un lieu de passage obligé pour de nombreuses têtes couronnées, des hôtels prestigieux, une nature luxuriante, un sous-sol gorgé d’eau qui offre une eau d’une qualité inestimable.
Assurément, les dieux du Tourisme se sont penchés sur son berceau. Et le public le lui rend bien. Spa, c’est un art de vivre entouré d’espace vert. C’est un endroit où l’on s’arrête, parce que l’on s’y sent bien.
Spa accueille des visiteurs depuis l’époque romaine. Combien de personnalités connues et reconnues ont fréquenté la petite ville ces quatre cents dernières années ? Impossible à chiffrer tellement elles sont nombreuses.
Le charme de la ville n’est-il pas aussi incarné par ses principaux représentants … ses habitants ? Les Spadois sont accueillants, altruistes, généreux et bienveillants.
Bienvenue à Spa ! Si vous cherchez le bien-être et la détente, assurément vous ne serez pas déçus.

En route vers la reconnaissance UNESCO

Découvrez la fabuleuse histoire de cette ville hors du commun : Spa est une ville étonnante qui recèle bien des surprises.
 Sous le nom des Great Spas of Europe, les onze villes les plus représentatives du thermalisme européen se sont réunies pour déposer une candidature commune sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. L’idée qui a donne naissance a la Convention du Patrimoine Mondial de l’UNESCO (1972) est que certains biens de notre patrimoine culturel et naturel sont inestimables et irremplaçables. Ils ont une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité qu’il faut protéger et préserver.
Quelle est la valeur universelle exceptionnelle des Grandes Villes d’Eaux d’Europe ? 
Les Grandes Villes d’Eaux d’Europe sont un réseau international de villes présentant un développement urbain très particulier, qui exploite les sources minérales a des fins médicales et de loisirs.
La combinaison du courant des Lumières et des ressources dues au développement économique européen du début du 18e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle a permis ce développement pour un nombre croissant de personnes qui pouvaient se permettre de les fréquenter. Les onze villes sélectionnées constituent les exemples les plus significatifs présentant les caractéristiques de ce phénomène thermal international.

Le Café de l’Europe

C’est l’empereur du Saint-Empire romain germanique, Joseph II, qui en juillet 1781, en séjour à Spa, avant de rendre visite à sa sœur, la reine Marie-Antoinette, et son beau-frère, Louis XVI, à Versailles, déclara Spa, le Café de l’Europe. On retient qu’il s’accorda en toute simplicité un menuet aux abords du pouhon de la Géronstère où il venait de prendre les eaux.

Au XVIIIe siècle, et particulièrement dans sa seconde moitié, Spa, ville d’eau en principauté de Liège, connut un succès unique en Europe. Il n’y avait pas une saison où quelques princes et têtes couronnées ne s’y rendaient. Les curistes, appelés plus communément « bobelins », de haute extraction, y venaient en nombre d’Angleterre, de France, des Pays-Bas, de Prusse, d’Italie, etc. pour ses quelque vingt sources aux vertus bienfaisantes. La source la plus connue de Spa, portera le nom de l’empereur de Russie, Pierre le Grand, en 1820, à la suite de son séjour à Spa en 1714. Un buste du tzar, offert par le prince Anatole Demidoff, y fut placé en 1856.

À Spa, outre les cures d’eaux minérales, on s’adonnait aussi à la promenade, au jeu, à la danse et au théâtre. Dès 1761, le Magistrat décida de construire le premier casino moderne du continent européen, La Redoute, avec salles de bal, de jeux et de théâtre, pour répondre aux attentes de luxe de ses nobles bobelins. Deux promenades arborées seront aussi tracées : celle des Quatre heures et celle des Sept heures. L’élégant jardin à la française du couvent des Capucins, ouvert tant aux dames qu’aux messieurs, chose exceptionnelle, accueillait le badaud. Un visiteur anonyme de l’époque nous a laissé, par ailleurs, ses impressions consignées par écrit de cet âge d’or de Spa : « On voyait fréquemment à la Redoute deux cents personnes de toutes nations assister aux bals. Au temps où j’y étais, il y avait plus de trente princes titrés ». En 1770, un deuxième casino ouvre ses portes avec sa salle de bal et ses salons : le Waux-Hall.

La saison d’été venue, la ville d’eau connaissait une effervescence sans pareille. Dans cette petite cité, il grouillait une activité intense, notamment artistique, mais surtout Spa parvint à une incroyable mise sur orbite dans le sillage des plus grandes capitales européennes ; du hameau ardennais, berceau sidérurgique du XIVe siècle, à la ville d’eau européenne du XVIIIe siècle, que de chemin parcouru !
« À Spa, dès 7 heures du matin, les rues étaient remplies de bruits extraordinaires que causaient les cavaliers, quelques fois au nombre de cent cinquante ». Mme de Genlis nous donne un témoignage de cette époque en 1782 dans Adèle et Théodore : « Le charmant, le délicieux séjour que Spa ! Oh, je serai malade tous les ans pour y revenir ! … on y trouve tout, du monde, du jeu, des fêtes, de la dissipation, de la solitude, de la liberté… que n’y êtes-vous !
« Rien n’y manqueroit. ». Voltaire écrit le 6 juillet 1772 à la marquise du Deffant : « Je crois votre M. de Gleichen à Spa, où il y a grande compagnie ».
Giacomo Casanova décrit pour sa part la station thermale comme « cet enclos où toutes les nations d’Europe accourent une fois l’an, en été, pour y faire mille folies ».

Pour satisfaire pleinement au confort et plaisirs des bobelins de Spa, il s’est ouvert, à mesure des années et de l’affluence des visiteurs, des boutiques « internationales » « Spa devient de plus en plus florissant ; les étrangers se disputaient la gloire de donner des fêtes très brillantes, des courses de chevaux, etc… Plus de 20 marchands de Cambrai, en batiste, en linon, autant de perruquiers et coiffeurs encombraient les rues.

4 bijoutiers, 3 horlogers avec des boutiques bien assorties en montres et pendules, des opticiens, des marchands d’estampes, un superbe magasin de Saxe ». En 1784, Robert de Limbourg rapporta dans le Pays de Liège, à Spa, le premier parapluie venu d’Angleterre. Spa était le Café de l’Europe, une capitale en miniature, l’endroit où toute innovation de luxe paraissait bien avant que tout autre agglomération des Pays-Bas. Au XVIIIe siècle, Spa exporte aussi annuellement jusqu’à 250 000 bouteilles de ses eaux médicinales partout en Europe. Les Jolités de Spa, ou ouvrages de Spa, font aussi le bonheur des bobelins ; on achetait de magnifiques nécessaires de toilette, des boîtes de Spa, des lavis représentants les environs, des objets décoratifs en ivoire finement tourné, etc. Les dynasties des Dagly, Leloup et Xhrouet en sont représentatives. Lorsque Gustave III de Suède, séjourna à Spa, il alla rendre visite au fameux tourneur, Lambert Xhrouet ; celui-ci tourna devant le souverain, en un instant, dans un bloc de glace, une coupe à champagne admirablement ciselée, dans laquelle le roi but à la santé et au succès de l’habile artisan.

Autre aspect de ce ‘Café de l’Europe’, on y croisait à peu près toutes les langues. Les Anglais étaient friands de séjours à Spa et y étaient nombreux à représenter les anglophones. Par ailleurs, Spa, la francophone, se trouvait aux confins de la Rhénanie, germanophone, des Pays-Bas du Sud, néerlandophone à sa frontière, et était voisine, par sa principauté de Liège, du royaume de France. Chaque visiteur y apportait un peu de sa culture, sans oublier que les spadois parlaient, entre eux, le wallon liégeois. Il s’y mélange aussi, sur le modèle des salons parisiens des Lumières, les artistes, les intellectuels, les aristocrates, les hommes d’église, etc., de toute l’Europe, le tout dans une ambiance décontractée, loin de l’étiquette rigide de certaines cours de l’époque. Les différents cultes, ou la loge maçonnique, y étaient aussi représentés et pratiqués, dans un respect et une neutralité garantie. La richesse de la diversité culturelle et linguistique si caractéristique de l’Europe, étant magnifiée à Spa au XVIIIe siècle, il n’est pas étonnant que Joseph II, monarque se voulant éclairé, l’ait stigmatisé par ce label de ‘Café de l’Europe’.

Deux monuments témoignent des personnages prestigieux qui y ont séjourné. Le tableau monumental, Le Livre d’Or du peintre spadois Antoine Fontaine (1852) exposé dans le jardin d’hiver du pouhon Pierre le Grand reprenant 94 personnalités. Il y travailla plus de 10 ans et il lui fut acheté par la ville de Spa en 1892 pour la somme de 4.000 francs or, environ 20.000 €. Le second est la fontaine monumentale (1862) réalisée par le sculpteur Jacques Jacquet, reprenant les noms gravés dans la pierre de 170 illustres visiteurs. La Liste des seigneurs et des dames en séjour à Spa, était publiée chaque saison et les Amusements des eaux de Spa, livre publié pour la première fois en 1734, décrivait la vie à Spa, ses distractions, ses plaisirs, bref, les amusements de Spa. ..

Philippe Viguié Desplaces, Extrait de ‘Le temps retrouvé des eaux de Spa.