NICARAGUA
Le nouvel Eldorado

Moins fréquenté que le Costa Rica, plus sauvage que le Honduras, le Nicaragua, peuplé de volcans et de lacs, est une destination où le cool est une philosophie.

Il y a ceux qui le confondent avec le Costa Rica, nouvel Eldorado « écolo chic », chouchou de la presse. Ceux qui peinent carrément à le situer sur une carte. « C’est frontalier du Mexique, non ? » Pas vraiment. Et les autres qui s’imaginent un territoire hostile en proie à des rebelles locaux. Heureusement tous s’accordent à dire que la seule évocation de ce nom fait instantanément voyager.

Nul besoin d’Instagram pour s’évader. Il suffit de se répéter mentalement, paupières closes, le mot « Nicaragua » pour qu’apparaissent des paysages tropicaux, peuplés de volcans frémissants, de jungles indomptées et de mers infinies tantôt calmes et turquoises, tantôt menaçantes et profondes. Le genre de destination, un poil schizophrène, qui nous fait hésiter jusqu’au dernier moment.

Côte Est, version Caraïbes ou côte Ouest sur l’océan Pacifique? La chaleur caribéenne ou le cool non feint des surfeurs ? Cerclé par la mer et l’océan, le Nicaragua est entouré au sud par le Costa Rica, au nord par le Honduras. Ses plaines qui ourlent le littoral Pacifique sont parsemées de chaînes de volcans -ceux de la cordillère des Maribios- et deux des plus grands lacs du pays, le Nicaragua qui abrite plusieurs îles et celui de Managua qui porte le nom de la capitale. C’est le lieu idéal pour lâcher prise, se ressourcer et un cadre idyllique pour la pratique du surf.

GRANADA, LA GRANDE SULTANE
Granada est la troisième ville du pays. L’architecture andalouse de la ville, héritée des anciennes colonies, lui vaut le surnom de la Grande Sultane. On se dépayse instantanément dans cette drôle de cité bariolée aux façades de maisons désunies où la vie semble si gaie.

Il y règne un joyeux bazar, des vendeurs à la sauvette tiennent les murs apostrophant le passant, de grosses cargaisons tirées par des chevaux -si frêles que l’on se demande s’ils ne sont pas dopés à la potion magique- encombrent les rues et la musique latine grésille dans les haut-parleurs couvrant la symphonie des klaxons. Les maisons ne sont pas plus hautes que deux étages à cause des tremblements de terre. La ville est construite sur une zone sismique à risque.

Stop au marché de Granada. Passage essentiel pour découvrir la culture et les us et coutumes. L’endroit n’a rien d’inaccoutumé, mais il représente le petit poumon de la ville. Dès l’aube, on s’attable sur ses tables en plastique pour prendre le petit-déjeuner. Ici, les tartines beurrées et les viennoiseries ne sont pas légion. Le repas du matin commence par un chicharron, un plat très populaire en Amérique latine composé de couenne de cochon frite, de chou blanc et d’une purée de yucca.

GUASACATE, PARADIS DES SURFEURS
Face à l’océan pacifique, la plage de Guasacate. L’endroit est surtout connu pour être le plus gros rassemblement de surfeurs du pays. La longue plage est bordée de petites paillotes aux murs colorés. Le Nicaragua est réputé pour son swell, les vagues propices à la pratique de la glisse. Un gros swell correspondra à de gros rouleaux. Le vent offshore permet de surfer sur des rouleaux rapides. Il y a une bonne houle et différents types de vagues pour les débutants comme pour les vrais pros, c’est un paradis pour le surf.

Non loin de là se trouve San Juan del Sur, station balnéaire fréquentée par les surfeurs et les locaux. La ville n’a pas vraiment de charme, mais on y croise une population métissée dans les nombreux bouis- bouis qui peuplent ses ruelles.
Ses plages sont considérées comme les plus jolies de la côte. Face à l’océan et au soleil, c’est la meilleure des cartes postales. Mieux qu’un cliché Instagram.

JICARO ECOLODGE
Heureusement le Nicaragua est aussi une destination bien-être. Car si l’on s’y rend pour le dépaysement et la nature, nombreux viennent y élire villégiature le temps d’une retraite zen, grande mode occidentale pour se ressourcer et s’extraire d’un quotidien trépidant.

Cap sur la côte Atlantique avec une halte sur le lac Nicaragua pour découvrir l’île-hôtel, le Jicaro Lodge, récompensé par un prestigieux National Geographic Award. Un petit paradis entièrement écolo, un îlot privé interdit au public et aux progénitures. Dans les neuf chambres, les glacières ont remplacé les minibars, et le ventilateur, l’air conditionné. Et pour pousser l’écolo trip à fond, l’eau du lac est filtrée et réutilisée pour les jardins.

Cet éco-hôtel niché dans la jungle est le lieu parfait pour les urbains stressés. Prière de laisser ses soucis à l’entrée.
Levez la tête et vous trouverez votre chambre. Dissimulées dans des arbres, des cabanes en bois se dressent à plusieurs mètres de hauteur. Certaines possèdent même une vue sur l’océan avec bassin privé, d’où l’on entend les vagues s’écraser contre les rochers, une berceuse naturelle et délicieuse. Dans ce petit bout du monde, tout est propice à la détente.

Cette très belle adresse avec panorama sur le volcan Mombacho séduira le voyageur exigeant en quête d’intimité et de luxe au cœur d’une nature encore préservée.