CABO VERDE
Les belles îles de l’archipel

Balayées par les vents, les îles de l’archipel du Cap-Vert ressemblent à des morceaux de lune, posées sur l’atlantique. ses collines desséchées ne manquent cependant pas de charme et quelques îles possèdent une végétation luxuriante. le cap-vert reste une région indépendante, hors des sentiers battus, où la nature est préservée. le mélange d’influences africaines, portugaises, méditerranéennes et latines a donné naissance à un tempérament typiquement « Cabo » qui caractérise les habitants de l’archipel.

Situé au large du Sénégal, en plein cœur de l’océan Atlantique, le Cap Vert est un archipel de métissage au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique. Choisir un voyage au Cap Vert, c’est avant tout découvrir l’empreinte puissante des traditions portugaises, les plages désertes et les volcans du pays dans un décor tropical et authentique. Sur l’île principale, São Tiago, l’on trouve la capitale de l’archipel, Praia, ainsi que la ville de Tarrafal, réputée pour ses plages. Pour les voyageurs avides d’exotisme, l’île désertique de Sal (l’île qui a retenu notre attention dans ce reportage) devrait en surprendre plus d’un avec ses plages sauvages aux eaux turquoise bordées de sable blanc. Ceux qui rêvent de faire la fête dans un endroit paradisiaque iront à Mindelo, sur São Vicente, quand les amateurs de randonnées partiront pour Santo Antão avec ses paysages montagneux et sa végétation luxuriante. Un voyage au Cap Vert sous le signe du farniente, des découvertes culturelles et des superbes paysages !

IDENTITÉ CULTURELLE MÉTISSÉE

Dans un pays peuplé, à l’origine, de navigateurs, de colons ou d’esclaves arrachés à leur liberté, pays servant d’escale, d’entrepôt ou de pont entre l’Afrique et le reste du monde, l’exil pour fuir la misère ou connaître l’autre bout de la terre semble s’inscrire dans l’ordre naturel des choses. La mentalité insulaire pousse au voyage.

Si certains Cap-Verdiens se définissent facilement comme «citoyens du monde», ils n’en restent pas moins très attachés à leur pays, à leur terre et à leurs racines.
La culture de ce pays, si proche du continent africain, n’est pourtant pas africaine. On ne retrouve pas les divisions ethniques ou linguistiques propres aux populations d’Afrique. Elle résulte plutôt d’un métissage d’origines portugaise et africaine comme l’atteste parfaitement le créole cap-verdien, la langue parlée par tous les habitants. Celle-ci est considérée comme la plus ancienne de toutes les langues créoles parlées dans le monde. Celle en usage au centre de l’île de Santiago serait la plus proche de ses racines africaines. La musique et les danses, aux appellations si évocatrices, l’attestent également: le funaná, la coladeira, la morna, la mazurca, le batuque ou la tabanca.

TOUR D’HORIZON DE L’ARCHIPEL

ÎLE DE BOA VISTA
Île de dunes et de plages paradisiaques où on a parfois la chance de nager en compagnie des tortues; dans l’intérieur des paysages de déserts de cailloux et de sable à l’infini, et au bout d’un sentier la mer, un phare, une épave rouillée, des nuages d’oiseaux rares ou des cimetières de baleines.

ÎLE DE FOGO
La perle noire du Cap Vert ; terre surnommée île du grand volcan, île du café, ou encore île aux plages de sable noir, le vin y est également fameux. Les contours du volcan sont époustouflants.

ÎLE DE SANTIAGO
La plus grande île de l’archipel où se situe la capitale, Praia, offre une culture et une histoire influencées par le continent africain. Terre de contrastes aux reliefs accidentés où les plages de sable noir ou blanc côtoient forêts de pins, plantations de canne à sucre, bananeraies et déserts.

ÎLE DE SANTO ANTÃO
Île au relief stupéfiant entre mer et montagne, Santo Antao est incontournable pour les amoureux de la rando. Cette île offre la plus grande diversité de paysages : vallées et crêtes verdoyantes ou arides, agriculture en terrasse, canyons du Far West, ainsi qu’une région désertique bordée de grandes plages de sable, dominée par le Topo de Coroa, le plus haut volcan de l’île, au pied duquel se nichent de petits villages de pêcheurs isolés. La côte, essentiellement rocheuse et souvent inaccessible, offre quelques belles plages.

ÎLE DE SÃO NICOLAU
Attachante pour ses douces randonnées et l’accueil de ses habitants, l’île est néanmoins plus difficile d’accès.

ÎLE DE SÃO VICENTE
Culture, histoire, artisanat, nuits chaudes et festives de Mindelo – ville accueillante et vivante – elle offre de belles randonnées dans des paysages lunaires de volcans aux vues panoramiques splendides, dans les villages de pêcheurs au bord de grandes plages sur cette île à la côte très découpée. également fameux. Les contours du volcan sont époustouflants.

SUR LES TRACES DE CESÀRIA

On ne peut parler du Cap-Vert sans évoquer Cesària Évora qui aurait eu 78 ans ce 27 août 2019. Elle y est née et y a vécu jusqu’à ses derniers jours. La chanteuse est devenue une icône nationale offrant au passage à son île une notoriété inédite. Sa voix sublime a chanté les mille nuances d’une nostalgie toute cap-verdienne jusqu’à sa mort. Cesària Évora a conquis la scène et le monde et n’a cessé d’influencer les artistes internationaux, reprenant ses titres de légende. Tout au long de sa vie, elle aura narré, avec ses inflexions si particulières et en créole portugais, la vérité de l’âme cap-verdienne. Charismatique, simple, volontiers rieuse, la diva aux robes fleuries et aux pieds nus a laissé une empreinte indélébile dans le paysage musical mondial.

Issue d’une famille pauvre et nombreuse, Cesària Évora, née Amalia Rodrigues, que ses amis appellent Cize, chante dès sa jeunesse pour survivre. Avec sa voix qui porte et son look étonnant, elle attire rapidement l’attention. C’est un guitariste portugais du nom d’Eduardo qui lui donne alors sa première chance à la fin des années 1950 en l’accompagnant dans les bals et les bars où elle n’est parfois rémunérée que par un verre ou deux. C’est lui qui formera l’adolescente à la musique « morna », un mélange de jazz et de musique latine, portugaise et créole, typique du CapVert. Cette musique, plaintive, s’articule autour des thèmes de la souffrance, la mélancolie et l’exil.

Sodade, bien sûr, c’est le titre fétiche et le plus gros succès de la chanteuse. Le morceau sort en 1992 sur l’album Miss Perfumado, un album qui fait de Cesária Évora la première femme africaine à vendre autant de disques à travers le monde. La réputation toute entière de la chanteuse se base sur cette chanson très politique, qui évoque le travail forcé organisé par le pouvoir colonial portugais.

Le terme Sodade est un mot de créole capverdien. Il vient de saudade, qui est réputé comme l’un des mots portugais les plus difficiles à traduire. Le terme exprimerait une tristesse empreinte de nostalgie, quand une personne se sent dépossédée de son passé. La chanson parle d’une séparation entre deux êtres qui s’aiment. L’un est resté à São Nicolau et l’autre est parti pour São Tomé e Principe. Jusqu’au début des années 70, de nombreux Cap-Verdiens se sont exilés à Sao Tomé pour échapper aux difficultés politiques et économiques de leur pays. L’exil était parfois volontaire, parfois forcé.

En 2011 Cesària Évora annonce qu’elle met fin à sa carrière en raison de ses problèmes de santé, elle décédera le 17 décembre de la même année. En vingt ans seulement, elle est parvenue à conquérir la planète entière…