ATELIER SERGE ANTON
La corne de Soissons

C’est l’histoire d’une belle rencontre, d’une magnifique aventure.
‘‘Le hasard de la vie m’a souvent amené sur le chemin de ce que je cherchais ’’ déclare Serge Anton. Après 40 ans à sillonner le monde, le photographe Franco-Belge a décidé de se poser en France, à Sedan, dans un lieu magique, situé au coeur d’une presqu’ile d’exception. Après l’Afrique, l’Asie, Paris, New York, Serge rêve d’un lieu à l’abri de la cohue publique, un lieu où la nature sera l’essentiel. La terre, les arbres, l’eau, la lumière.

Texte Stéphanie CERF | Photos Serge ANTON

Serge Anton est un artiste, un esthète. Un soir d’été 2020, à Sedan, il ferme la porte de son exposition photos Faces. Sur le chemin du retour, il ne prend qu’un cliché, celui d’un bâtiment abandonné, une bâtisse poétique de 1886, entourée d’eau et peuplée d’arbres centenaires. Il la voit et, instantanément, il est porté par l’intuition que ce sera elle. La Corne de Soissons. Elle est à vendre. Deux années de travaux plus tard, ce lieu lui ressemble. Serge a entièrement redessiné les espaces intérieurs, a pensé la décoration dans son intégralité. Le jardin aussi. Il a défini volumes, matières et lumière. Son objectif : structurer les espaces, retrouver l’esprit du lieu, en tirer la quintessence. Son travail de rénovation, il le vit jour et nuit. L’architecture et la décoration, ce sera lui. Accompagné d’artisans locaux, entouré d’amis bricoleurs et de marques soigneusement choisies, il donne à son Atelier une singularité respectueuse de son histoire et son environnement. Un subtil mélange de modernité et d’authenticité. « Dans mon Atelier, je mène une vie à la campagne en plein coeur de ville. Bercé par le bruit de l’eau, baigné par la lumière » nous confie-t-il.

Travailler la lumière

A chaque étage du bâtiment, Serge a pensé ouverture, fluidité. Son premier geste sera d’ouvrir les espaces, sublimer les volumes par la lumière. Pour les châssis, Serge respecte l’identité du lieu. Il opte pour un support raffiné, performant. Un modèle en aluminium, de la marque Aliplast. Léger, ultra fin, au style 1900, mouluré, d’une grande élégance. Sa couleur, un gris vert foncé (réf Ral 7022) rappelle celle de l’écorce des arbres du jardin. Il veut garder la transparence et opte pour des stores roulants en tissage Sunscreeen de la marque Mermet, couleur écorce de bois, qui filtre les UV à 95%, préserve la couleur des oeuvres exposées. Passionné par la lumière, Serge la maîtrise. La nuit, le bâtiment s’illumine. Chacune des 12 fenêtres se pare d’un cadre éclairé par un halo lumineux de la marque Iguzzini. La façade procure ainsi au bâti une dimension théâtrale. A l’intérieur, 7 rails de 6 mètres de chez Indigo Lighting sont choisis pour éclairer photographies et objets. A l’entrée de la maison, deux lampes de Roger Pradier dessinées par Stéphane Joyeux ont été choisies en collaboration avec la maison Watson light. A l’étage et au rez-de-jardin, suspendue ou posée sur une table, la lampe en bronze Kibo de la marque Kazar. Marque pour laquelle Serge a dessiné une nouvelle lampe objet éditée en 2024. Sur le buffet Ethnicraft, une lampe en pulpe de bois entièrement crochetée par les mains de son amie Corinne Jausy et sa marque Faubourg des Gazelles.

Soigner la couleur

Serge a choisi d’habiller les murs de son Atelier d’une chaux couleur terre de chez VPI. Ce monochrome de chaux donne à l’espace une allure, une élégance enveloppante. Parfait écrin pour les panneaux en papier recyclé sur lequel les photos de Serge sont imprimées. Collaboration avec la marque Alfonz. Sur le meuble Ethnicraft recouvert de Dekton, les oeuvres d’art de Bruno Romeda, ou Natalie Sanzache et son nuage en béton doré. Elles côtoient une jarre à eau en grès émaillé du 18ème siècle, un plat en teck brulé, un grenier à riz de Sumatra en Indonésie datant du 19ème siecle, objets de Thierry Grundman de chez Athmosphère d’Aillieurs. Chaque pièce est sublimée par une pointe de lumière de chez Indigo Lighting.

Mettre à l’honneur la matière, la texture

Béton, acier, pierre, céramique, bois, laine, lin s’accordent pour composer une atmosphère sensorielle apaisante. Serge Anton a toujours exprimé sa passion pour la matière et sa texture. En photographie, il n’aime rien moins que le portrait authentique d’un visage buriné par le temps. On le reconnait. C’est sa marque de fabrique. Sa signature depuis 30 ans. Dès l’entrée avant du bâtiment, un escalier en acier de chez Spira sépare deux cubes en coffrage de béton. L’un abrite la cuisine dessinée par Serge et réalisée par Fabrimeuble, aux portes en micro béton couleur chocolat, plan de travail en Dekton de la même teinte, poignées en bronze de chez Dauby, robinetterie de RVB. Dans la cuisine, sur ce plan de travail, assiettes en céramique de chez MAAH, un vase « Broquaine » en béton de Patrick Paris de chez Serax, des bouteilles en verre teinté de chez Q de bouteille, une théière et des plats en bois de chez Atmosphère d’Ailleurs. Parquet en chêne Leroy Merlin. Tout est matière et texture. L’autre cube accueille le bureau orné d’une table et deux bancs en chêne massif réalisés sur mesure par Heerenhuis. Sur cette table sont posées deux lampes Astrup de chez Sammode. L’espace rez-de-jardin, studio photo de Serge (il y réalise, entre autres, les shootings Baobab Collection) et salle d’expositions au sol en béton de la société Sedanaise Gabella, murs en pierres d’origine et 3 étagères bibliothèques en bois de récup teintées charbon de bois, Xyladecor, abritent des souvenirs de voyage. Véritable cabinet de curiosités conçu par Serge et réalisé par son ami Paul. Les trois tables rondes de la pièce associent un pieds de chez Heerenhuis et un plateau de bois texturé noirci de chez Pagoda. A l’extérieur, dans le jardin arboré, la table ronde de béton de 2m de diamètre également dessinée par Serge est réalisée par l’entreprise Gabella. Elle domine la cascade d’eau. Autour, tabourets en métal noir de chez Chaises Nicole. Dessus, verres à pieds de chez Pomax et cruche en terre cuite chinée de chez Brok Brussels.

Rénover écoresponsable

A l’Atelier, Serge opte pour une consommation éthique et engagée. Ce n’est ni une posture, ni un discours d’apparat. Sa démarche épouse une tendance écoresponsable. Sa rencontre avec la marque de chauffages Jaga s’inscrit dans cette philosophie. Radiateurs au sol invisibles, nichés sous une grille en chêne naturel, référence Mini canal DBH Hybride. Parfait combo design, confort et faible consommation énergétique. « Cette marque allie créativité, performance et vrai engagement climatique » nous révèle Serge Anton. Dans ce même esprit, Serge choisit la marque Belge de ventilateurs Whoowhoowhoo et son modèle Como, aux magnifiques pales en teck, entièrement fabriqué à la main avec des matériaux recyclé. Totalement silencieux, son design retro est pointu, sa capacité à homogénéiser l’air totale et il contribue à une économie énergétique responsable. Serge est particulièrement sensible à la préservation de l’eau. Tous ses voyages dans le désert, la situation du bâtiment entouré par la Meuse nourrissent cet engagement. Il a donc choisi un traitement de l’eau respectueux de la nature, au Co2, sans perte, avec la marque Hydrokube et ses adoucisseurs économiques et soucieux de l’environnement.

Redessiner l’espace

Pour relier les étages, Serge a repensé les accès. Les escaliers, il les veut en acier brut. Ligne pure, dessin aérien, laissant passer la lumière, ils seront au nombres 5 et ponctuent le bâtiment. Spira, marque Belge, confectionne cet élégant escalier hélicoïdal Circle Steel qui, par sa
finesse, sa pureté, s’enroule vers le plateau supérieur. Il laisse transparaitre le très majestueux olivier de la marque Vrankx. Et puisqu’il n’y a plus de cloisons, c’est le mobilier qui structure l’espace. Les 6 buffets Stairs Sideboard en chêne laqué noir de chez Ethnicraft, dessinés par Alain van Havre, sont recouverts d’une plaque de Dekton. Ils dessinent une enfilade, frontière entre l’espace salon canapés gris Birgit de chez
Pomax et le reste de la pièce.
En parallèle, Serge a opté pour deux très grandes tables en teck de couleur miel de chez Ethnicraft, entourées des chaises de la même collection. Le tout posé sur le tapis réalisé sur mesure par TigerLily. Tapis de 2 mètres sur 5, imprimé et texturé, à partir d’une photo de désert à la tombée de la nuit réalisée par Serge. Collection capsule et collaboration Tiger Lily, Serge Anton. En mezzanine, l’espace nuit, cocon à l’esprit cabané, un matelas déposé à même le sol, pour les trop longues nuits de shooting. Tapis en coton de la marque Pomax, linge de lit en lin collection Madison couleur Cinnamon de chez Libeco recouvert d’un plaid de la même marque. La table de chevet Pomax est parée de la lampe Kibo de chez Kazar. Douceur et harmonie des couleurs chaudes que Serge affectionne tant. Cette mezzanine aux poutres et sous toit apparents supporte le système d’isolation par le toit. C’est Serge qui a fait le choix de la gamme Actis Triso Hybryd S, isolant à écran parevapeur intégré et étanchéité garantie. Sous toit discret, habillé de simples lambris de bois de chez Leroy Merlin peints dans un gris proche de la couleur du béton. Harmonie de la peinture Levis Gamme Atelier.

Enfin promouvoir l’artisanat, le slow design

Enfin, Serge met un point d’honneur à valoriser le geste artisanal. La pièce unique illustre chez lui un besoin de singularité et un rejet de la surconsommation. Véritable dénicheur de talents, son Atelier regorge de trésors. La tapis de chez M-AAH, marque Anversoise créée par Murielle, spécialiste du tissage artisanal. Confectionné en laine 100% mohair, ce tapis de 2 mètres sur 5 est tissé par une seule femme, en Afrique du sud. Il aura fallu plus de 10 semaines pour sa confection. Réalisé sur base de collages créatifs à partir d’une photo aérienne du site de L’atelier. Entourée d’eau en mouvement, d’une nature boisée marquée par le temps, la Corne de Soissons apparait, sur ce tapis, riche de ses rides et ses aspérités. Création unique baptisée ‘Forest folds’ (la forêt avec ses plis, ses rides, ses structures magnifiques) ce tapis rend hommage au Tapis point de Sedan qui a marqué l’histoire de la région à la fin du XIX siècle.
Serge nous confie qu’après ces trois années consacrées à la Corne de Soissons, ce sera son ultime chantier. Vraiment ? Ce perpétuel créatif nous parle très vite de ses prochains projets. Il travaille à la conception de deux lampes, une en collaboration avec la designer belgo marocaine Hind Rabii et l’autre avec la maison Kazar, intervient sur plusieurs programmes de décoration en France, prépare un nouveau shooting pour la marque Baobab Collection, accompagne les 5 médiathèques d’Ardenne Métropole pendant toute l’année en tant qu’artiste en résidence, projette de repartir en mission humanitaire au Maroc pour l’association Actions@Village, envisage de voyager encore et toujours.
Bref…Serge Anton, devenu photographe car il était un enfant curieux de tout, n’a de cesse d’attiser notre curiosité !

www.ateliersergeanton.com